Visite à l’Institut National des Jeunes Sourds

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Jeudi 20 novembre 2014

Rencontre avec Alice Perlin qui travaille depuis 13 ans comme éducatrice spécialisée à l’INJS. Cette institution accueille des enfants de la maternelle au bac, en externat ou internat.

Elle s’occupe d’un petit groupe de niveau collège qui sont internes. Elle s’applique à les accompagner dans la vie quotidienne, de l’aide au devoir à la vie en groupe, de l’informatique aux sorties en ville. Il y a essentiellement un gros travail de socialisation. Ces adolescents ont de gros problèmes d’adaptation car ils ont souvent vécu dans un cocon familial sans grande ouverture sur le monde. Pour un jeune provincial, le choc est rude avec le contraste de la vie parisienne.

Souvent, ni les parents, ni eux-mêmes ne connaissent le langage des signes. Ils ont aussi à prendre conscience de leur situation et à renoncer à des rêves d’avenir impossibles. La période de l’entrée au collège est donc extrêmement difficile.

La formation professionnelle est orientée de préférence vers les métiers manuels. Nous avons entendu un jeune qui se destinait avec enthousiasme à être plombier. Pour ceux qui veulent poursuivre des études universitaires, l’accompagnement familial est indispensable, nous avions vu le même problème avec les aveugles.

L’apprentissage de la parole « l’oralisation » est très délicat pour ceux qui sont très sourds. Ils doivent ressentir avec les doigts leurs cordes vocales et mesurer l’intensité de leur voix avec une feuille de papier qui vibre devant la bouche. Certains cas de surdité profonde sont réduits actuellement par la pose d’un implant cochléaire, un implant électronique posé par une opération.

Alice pratique à la fois la langue des signes et le « français signé » avec une grande dextérité.

La seconde partie de la visite se passe à la bibliothèque de recherche où madame Balle nous parle de son métier de bibliothécaire, de sa relation avec des chercheurs sourds étrangers qui ont un langage des signes différent. Il n’y a pas de langue universelle et la communication est difficile par exemple avec les Allemands.

Elle répond à nos questions qui nous font comprendre l’extrême complexité de l’accompagnement et des relations avec les sourds, que ce soit avec la lecture sur les lèvres ou la langue des signes.

 

Pour plus de renseignements :     www.injs-paris.fr/

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